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Le blog de Frédérique Heurguier, conseillère régionale de Basse Normandie
12 mars 2008

En période électorale, la règle des 3 C s’impose : COHERENCE, CONSCIENCE, COMPÉTENCE…

Particulièrement à Granville et Saint Pair, ce sont des listes ou des candidats « apolitiques » ou sans «étiquette » qui obtiennent les meilleurs suffrages au premier tour. Les candidats « humano-pragmatiques » ou « en-dehors des clivages politiques » reçoivent donc l’assentiment de la population. Les citoyens ne sont sans doute pas idiots mais manquent peut-être d’informations.

Que remarque-t-on dans la composition des listes apolitiques ? Elles rassemblent :

  • ceux qui n’ont pas pu ou su trouver leur place au sein d’un parti politique et qui, déçus par ce qu’ils appellent l’appareil politique, retrouvent ainsi leur « liberté » de penser. A noter que ceux-ci nomment « sectaires » ceux qui ont des convictions politiques et qui les défendent.

  • ceux qui n’ont pas été choisis par leurs précédents amis lors de la préparation des élections et de la composition des listes

  • ceux qui sont ambitieux et recherchent une aura personnelle mais qui peuvent temporairement le cacher

  • ceux qui n’ont jamais fait de politique mais sont pleins de bonne volonté

Une des listes de Granville, « Granville, un autre regard », est justement composée de personnes rassemblées en dehors des clivages politiques, comme le dit Monsieur Caruhel. Il dit surtout que cela ne l’empêchera pas d’avancer sur les projets.

Or, parmi ces personnes, certaines ont voté pour notre Président de la République et son gouvernement, qui met en place les franchises médicales, qui restructure les hôpitaux en dépit des besoins de santé sur le territoire, qui supprime des emplois dans l’Education nationale, des services publics, etc.. sujets qui nous touchent tous localement. S’il est vrai que l’on peut se retrouver localement pour lutter contre la fermeture d’une maternité ou d’un tribunal, il n’en est pas moins vrai que les politiques gouvernementales influent sur les politiques locales, les organisent et elles ne sont donc pas dissociables. Quand on vote contre une fermeture localement et qu’on vote contre les fermetures décidées au niveau national, c’est cohérent. Croire que s’allier durablement avec des personnes qui ne sont pas de votre avis sur les politiques nationales pourrait permettre de mener des politiques durables est incohérent.

Nous le voyons bien avec la politique d’ouverture de Monsieur Sarkozy, les personnalités de « gauche » qu’il a recrutées passent outre leurs problèmes de conscience et d’honnêteté politique. Personnellement, ma conscience ne me permettrait pas de faire partie d’un gouvernement qui a fait cadeau de 15 milliards d’euros aux plus riches quand tous les jours, je rencontre des jeunes et des femmes en situation de demandeurs d’emploi avec des indemnités de misère. Ma conscience ne me permet pas de soutenir une liste composée d’hommes et de femmes que je sais si différents. Je suis convaincue que les clivages, doublés d’ambitions personnelles, ne tarderont pas à ressortir si l’équipe de Monsieur Caruhel est élue et que des divergences de fond éclateront au grand jour.

De plus, le manque d’informations du grand public et donc du citoyen quant aux enjeux politiques entraîne la confusion la plus totale et l’illusion fait rage. Les « apolitiques » n’ont aucun intérêt à rendre la politique accessible à tous. Le plus souvent, ils ne maîtrisent pas eux-mêmes la plupart des mécanismes institutionnels de notre pays, ils ont appris « sur le terrain » et revendiquent pourtant expérience et connaissance. La plupart des élus n’ont pas de formation et ne ressentent pas la nécessité de se former. Pourtant, aujourd’hui, la complexité, la multiplicité des structures et du  fonctionnement politique exigerait une formation a minima pour chaque élu et pour chaque citoyen. Pour se cacher de leur incompétence, les élus qui ne se sentent pas à l’aise ou à la hauteur accusent « les technocrates » de Paris ou de Bruxelles… Quand ils manquent de courage politique, à l’instar de certains de nos députés, ils clament haut et fort leur désaccord dans leur commune et, pour les élus nationaux, votent à Paris sans aucun remords en se disant que sur le terrain, personne n’y verra rien ou si peu…

Ce n’est pas ma conception de la politique et je continuerai donc à défendre mes convictions et mes valeurs de « gauchiste sectaire » !

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